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A10 : aménagement à 2x3 voies entre Veigné et Sainte-Maure-de-Touraine
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Archéologie
19 Septembre 2020

Découvertes à Veigné : quand le chantier révèle un peu de notre Histoire ...

Une équipe d’archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) mène actuellement des recherches sur la commune de Veigné, en Indre-et-Loire. Prescrite par la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) Centre Val-de-Loire et couvrant une surface de 17 000 m², cette fouille s'inscrit dans le cadre de l'aménagement de l’autoroute A10 entre Veigné et Sainte-Maure-de-Touraine. Elle révèle notamment les vestiges de plusieurs installations gallo-romaines et médiévales.

Un bâtiment et une cuve liés à la production du vin dans une villa gallo-romaine

Les archéologues ont découvert une villa gallo-romaine qui se compose d'une pars urbana composée de deux bâtiments enserrés dans un enclos et d'un espace agricole, la pars rustica, à l'est de l'emprise de la fouille. Les archéologiques ont mis au jour une cuve enduite de mortier de tuileau qu'ils interprètent comme une citerne destinée à recevoir le jus du raison foulé et pressé. Découverte majeure pour la région, cette cuve et le bâtiment auquel elle appartient témoignent pour la première fois de la fabrication de vin en Touraine au cours de l’antiquité. Les archéologues continuent leurs investigations sur cet ensemble pour déterminer le plan complet des différentes zones de traitement du raisin pour la vinification. En parallèle des analyses seront menées afin de rechercher la présence de traces organiques notamment de grains de raisin. Dans la pars urbana, au sud-ouest du site, un autre ensemble maçonné est conservé. La fouille y révèle un petit complexe balnéaire avec son système d’hypocauste.

Une occupation de l'âge du Fer à l'époque médiévale 

Des traces de trous de poteaux et des fosses datées du Ve siècle avant J.-C, indique la présence d'habitats attestés au début du second âge du Fer. L'activité du site se poursuit à l'époque romaine avec plusieurs ensembles maçonnés mis au jour. De plus, des vestiges de silos témoignent de la présence d'un habitat du haut Moyen-Age (V-XIe siècle). 

Une vingtaine de sépultures retrouvées 

Les anthropologues ont excavé une vingtaine de sépultures au sud-est de l’emprise de la fouille. Disposées selon diverses orientations, ces sépultures d’enfants et d’individus plus âgés couvrent plusieurs périodes chronologiques. Les squelettes de deux autres jeunes individus ont été mis au jour à l’ouest de ce premier ensemble, dans deux fosses datant du premier Moyen-Âge.

>> Découvrez le reportage photo. 

L’archéologie préventive et VINCI Autoroutes

L’archéologie préventive, qui regroupe les diagnostics et d’éventuelles fouilles archéologiques, est un préalable à tout projet d’aménagement autoroutier.  Encadrée par le code du Patrimoine, elle permet de détecter, caractériser, circonscrire et dater les éventuelles occupations humaines : l’occasion donc d’en savoir davantage sur notre Histoire. Les recherches des archéologues sont financées par une redevance dont VINCI Autoroutes s’acquitte en tant qu’aménageur.

L’Inrap

L’Institut national de recherches archéologiques préventives est un établissement public placé sous la tutelle des ministères de la Culture et de la Recherche. Il assure la détection et l’étude du patrimoine archéologique en amont des travaux d’aménagement du territoire et réalise chaque année quelque 1800 diagnostics archéologiques et plus de 200 fouilles pour le compte des aménageurs privés et publics, en France métropolitaine et outre-mer. Ses missions s’étendent à l’analyse et à l’interprétation scientifiques des données de fouille ainsi qu’à la diffusion de la connaissance archéologique. Ses 2 200 agents, répartis dans 8 directions régionales et interrégionales, 42 centres de recherche et un siège à Paris, en font le plus grand opérateur de recherche archéologique européen.

Les fouilles se poursuivent actuellement afin de mieux comprendre l’évolution chronologique de toutes ces occupations et de les caractériser.

© Photos : Guillaume Le Baube